Le grand Logis

L’ile de Bouin est, à la période médiévale, une châtellenie dépendant pour moitié de la Bretagne et pour l’autre du Poitou. Situation assez rare dans le royaume, Bouin est dirigée par des sénéchaux représentant pour l’un le duc de Bretagne et pour l’autre le comte de Poitou. Cette situation perdurera jusqu’au rachat de l’île par le roi de France Louis XV en 1767.

Le Grand Logis est donc l’ancien « hôtel des Sénéchaux du Poitou ». C’est une « maison noble » qui était autrefois pourvue d’un grand parc, d’un colombier ou « fuie », d’une ferme et d’écuries.

Seul demeure aujourd’hui le logis principal : la corniche est supportée par des modillons en forme de console simple. Les crochets ornés de volutes sont encore visibles sur le sommet des pignons.

L’imposante bâtisse est unique en son genre : haute, elle se pare d’une charpente étroite qui se remarque de fort loin. Ses fenêtres situées à l’étage noble permettaient d’y observer l’activité des anciens ports du Bourbil ou de l’Aumois. On peut y observer du côté de la cour d’imposants contreforts qui furent installés au 16ème siècle afin d’en consolider la façade.

Parmi ses hôtes illustres, il faut citer Léon du Chatelier-Barlot (1582-1646), seigneur poitevin de l’Ile de Bouin, homme de guerre brillant et ami de Louis XIII.

 

L’actuel porche, dont le cintre porte une feuille d’acanthe sculptée dans la pierre a été déplacé Place Saint Ceran. Il était autrefois dans l’alignement de la façade du logis, sur la rue du Grand-Vitrail, ancienne « rue du Château ».

Le bâtiment fut vendu en l’an VI comme bien national et acheté par François Dosset du Breuil.  Il passa ensuite aux Thierry-Raguenier en 1813 pour aux Rousselot de Saint-Ceran, importants propriétaires terriens en 1826 dont les descendants occupent toujours le grenier à grain situé à proximité.

La commune de Bouin acquiert le Grand Logis en 1833 et y aménage l’école publique de Garçons. Depuis cette date, le bâtiment n’a cessé d’accueillir les jeunes bouinais.

Cet établissement fut fondé au moyen d’une souscription faite parmi les propriétaires et habitants du pays. En 1861, ce bâtiment fut le théâtre d’un accident terrible provoqué par la foudre. Un écolier perdit la vie.

A la suite des Saint-Ceran, l’ensemble du bâtiment fut morcelé. Les écuries furent vendues, la fuie démolie. Fort heureusement le logis principal fut conservé. Une cave contemporaine de la construction du bâtiment pouvait s’apercevoir il y a peu. Une porte donnait accès aux fameux « souterrains de Bouin ». Malheureusement, cette cave fut comblée pour y accueillir la machinerie de l’actuel ascenseur.

Lors des travaux, des témoins anciens de constructions furent mis à jour. Ils sont conservés à la mairie de Bouin. La médiathèque Yvon-Traineau, ancien « Grand Logis » de Bouin, assure donc, depuis son acquisition par la commune de Bouin en 1833, sa mission de diffusion de la culture auprès de ses habitants.